L’artiste-peintre Pauline Rossi de Lala nous ouvre l'antre de son atelier. Avec ses toiles, ses huiles et son tempérament fantasque
Ses couteaux plein les mains, on croirait à un remake d'Edward aux mains d'argent. L'habilité qui va avec. Toujours debout quand elle peint, « comme les chanteurs ! » s'amuse-t-elle. Son geste est précis, vif, consciencieux. Malgré sa boule au ventre permanente : « J'ai peur quand je peins, je me projette avec vertige. Je me sens toujours face à l'inconnu ; même si la toile fait un mètre carré. » Pauline Rossi de Lala est une artiste-maman-épouse à plein temps, couteau-suisse, sur tous les fronts. Une femme du 21ème siècle, libre et émancipée. Une femme Barbara Gould qui jongle entre les pots de nourriture de sa fille et ceux de peintures. Une artiste aussi pleine d'oxymores. De contrastes et de reflets comme ses œuvres. Parfois déroutante, capable de sourire comme de se fermer en une seconde et demi ! Son environnement ne doit pas dépasser un niveau sonore précis de décibels : le chuchotement ; sinon l'artiste crierait haro sur le baudet. Du silence autour d'elle et ses mains d'argent rentrent dans des gants de velours. Une recherche de quiétude qui transparaît dans ses tableaux, de décors notamment.
Du numérique à la toile
Le calme, notre bordelaise le retrouve en tirant un trait sur la frénésie parisienne. Après avoir travaillé plus de dix ans dans le numérique en tant que Directrice Artistique et ainsi avoir créé 800 univers graphiques différents pour une grande boîte, Pauline désire retrouver de l'authenticité dans son art. « Le numérique n'a pas la même valeur qu'un objet concret, tel que la toile. J'ai toujours été frustrée et moyennement fière de moi en travaillant sur mon ordinateur » Auquel elle ajoute avoir eu envie « d'une liberté totale ». Tchac, tchac, l'impétueuse se délivre de ses chaînes et s'arme d'outils tranchants comme nouveaux alliés.
Avec son huile et ses couteaux
Après s'être essayée à l'acrylique, elle se met rapidement à peindre à l'huile. Dès lors, les pinceaux n'avaient plus la cote auprès d'elle. A en devenir épidermique : « Les poils des pinceaux hérissaient les miens, je voulais peindre autrement ». Au placard, ces manches touffus révolus. C'est le coffret des couteaux qu'elle exhume. « C'était un défi pour moi, l'huile déstabilisait tous mes repères . Mais cette maîtrise imparfaite et imprévisible m'a fascinée.» confie-t-elle. En retournant plusieurs fois le couteau dans son huile jusqu'à trouver « ses mayonnaises » [sic] adéquates. Puis elle racle, tasse, enlève et rajoute de la matière sur sa toile. Joue avec les textures et les couleurs qui s’entremêlent toujours avec de l'inattendu. « J'ai l'impression d''expérimenter tout le temps ! Le résultat est rarement celui escompté... » sourit Pauline.
Du décor au corps
Ses thèmes ? Au début, les bateaux. Un goût transmis par son père et approuvé par son mari, mais pas seulement. « Quand je vais chez les gens, les marines donnent un vent de liberté et de détente dans un intérieur. C'est un bon moyen pour styliser une pièce. » Maintenant, elle embrasse les portraits et porte aux nues les corps. En témoigne le portrait plein d'éclats de l'ensorcelante et intemporelle Romy Schneider. « Elle représente l'incarnation de la femme par sa beauté, sa fragilité. » Sur fond violet, le visage de l’icône - teinté de rose pale, de rouge, de jaune et de bleu – rayonne. Le relief prend vie comme une sculpture et illumine la toile. Le froid et le chaud fusionnent. L'ombre et la lumière s'affrontent à l'instar de l'actrice. Et de l'artiste... Après avoir brossé la toile, ses couteaux n'ont plus qu'à transpercer nos esprits en plein cœur.■
Ses couteaux plein les mains, on croirait à un remake d'Edward aux mains d'argent. L'habilité qui va avec. Toujours debout quand elle peint, « comme les chanteurs ! » s'amuse-t-elle. Son geste est précis, vif, consciencieux. Malgré sa boule au ventre permanente : « J'ai peur quand je peins, je me projette avec vertige. Je me sens toujours face à l'inconnu ; même si la toile fait un mètre carré. » Pauline Rossi de Lala est une artiste-maman-épouse à plein temps, couteau-suisse, sur tous les fronts. Une femme du 21ème siècle, libre et émancipée. Une femme Barbara Gould qui jongle entre les pots de nourriture de sa fille et ceux de peintures. Une artiste aussi pleine d'oxymores. De contrastes et de reflets comme ses œuvres. Parfois déroutante, capable de sourire comme de se fermer en une seconde et demi ! Son environnement ne doit pas dépasser un niveau sonore précis de décibels : le chuchotement ; sinon l'artiste crierait haro sur le baudet. Du silence autour d'elle et ses mains d'argent rentrent dans des gants de velours. Une recherche de quiétude qui transparaît dans ses tableaux, de décors notamment.
Du numérique à la toile
Le calme, notre bordelaise le retrouve en tirant un trait sur la frénésie parisienne. Après avoir travaillé plus de dix ans dans le numérique en tant que Directrice Artistique et ainsi avoir créé 800 univers graphiques différents pour une grande boîte, Pauline désire retrouver de l'authenticité dans son art. « Le numérique n'a pas la même valeur qu'un objet concret, tel que la toile. J'ai toujours été frustrée et moyennement fière de moi en travaillant sur mon ordinateur » Auquel elle ajoute avoir eu envie « d'une liberté totale ». Tchac, tchac, l'impétueuse se délivre de ses chaînes et s'arme d'outils tranchants comme nouveaux alliés.
Avec son huile et ses couteaux
Après s'être essayée à l'acrylique, elle se met rapidement à peindre à l'huile. Dès lors, les pinceaux n'avaient plus la cote auprès d'elle. A en devenir épidermique : « Les poils des pinceaux hérissaient les miens, je voulais peindre autrement ». Au placard, ces manches touffus révolus. C'est le coffret des couteaux qu'elle exhume. « C'était un défi pour moi, l'huile déstabilisait tous mes repères . Mais cette maîtrise imparfaite et imprévisible m'a fascinée.» confie-t-elle. En retournant plusieurs fois le couteau dans son huile jusqu'à trouver « ses mayonnaises » [sic] adéquates. Puis elle racle, tasse, enlève et rajoute de la matière sur sa toile. Joue avec les textures et les couleurs qui s’entremêlent toujours avec de l'inattendu. « J'ai l'impression d''expérimenter tout le temps ! Le résultat est rarement celui escompté... » sourit Pauline.
Du décor au corps
Ses thèmes ? Au début, les bateaux. Un goût transmis par son père et approuvé par son mari, mais pas seulement. « Quand je vais chez les gens, les marines donnent un vent de liberté et de détente dans un intérieur. C'est un bon moyen pour styliser une pièce. » Maintenant, elle embrasse les portraits et porte aux nues les corps. En témoigne le portrait plein d'éclats de l'ensorcelante et intemporelle Romy Schneider. « Elle représente l'incarnation de la femme par sa beauté, sa fragilité. » Sur fond violet, le visage de l’icône - teinté de rose pale, de rouge, de jaune et de bleu – rayonne. Le relief prend vie comme une sculpture et illumine la toile. Le froid et le chaud fusionnent. L'ombre et la lumière s'affrontent à l'instar de l'actrice. Et de l'artiste... Après avoir brossé la toile, ses couteaux n'ont plus qu'à transpercer nos esprits en plein cœur.■
Antoine
Pauline Rossi de Lala, artiste peintre, 33200 Bordeaux. France © 2019 - Visuels non libres de droit